Allocution devant le Groupe de suivi du Sommet (GSS)
George Haynal, sous-ministre adjoint pour les Am�riques
Minist�re des Affaires �trang�res et du Commerce international, Canada

[XVII GSS, 19 novembre, 1999, Organisation des Etats Am�ricains, Washington D.C.]

 

C’est un grand honneur pour moi d’�tre ici aujourd’hui, au nom du gouvernement du Canada, pour assumer la pr�sidence du Groupe de suivi du Sommet. Mon pays attache beaucoup d’importance � cette responsabilit� et je me r�jouis d’avance � l’id�e de collaborer avec tous les membres de cette assembl�e dans l’exercice de mes fonctions.

Pour commencer, j’aimerais remercier le Chili et les �tats-Unis de leur direction �clair�e � titre d’h�tes du premier et du deuxi�me Sommet des Am�riques. Vos pays ont fourni une orientation pr�cieuse qui a permis de poser les jalons des activit�s h�misph�riques pendant le processus du Sommet. Je tiens, notamment, � f�liciter Son Excellence l’ambassadeur Carlos Portales, qui s’est acquitt� admirablement de sa t�che en qualit� de pr�sident du Groupe au cours des dix-huit derniers mois.

Le Canada exercera ce nouveau r�le une ann�e et demie avant la tenue du prochain Sommet des Am�riques, qui se tiendra dans la ville de Qu�bec au Canada. Le transfert de la pr�sidence du dernier au nouvel h�te du Sommet annonce l’av�nement d’une nouvelle dynamique dans ce forum. Certes, il convient de continuer de mettre en œuvre et de revoir les engagements pris par nos dirigeants dans le Plan d’action de Santiago. Cependant, nous devrons bient�t envisager sous un angle strat�gique et concret les objectifs que nos dirigeants souhaiteront atteindre � l’occasion du Sommet des Am�riques de 2001. Ces t�ches ne sont pas incompatibles. En effet, ce n’est que par la mise en œuvre des engagements pass�s, ainsi que par un suivi, l’�tablissement d’un bilan et l’analyse que nous pourrons mieux comprendre l’ensemble des possibilit�s et des enjeux actuels, ce qui nous aidera � d�terminer nos futurs objectifs.

Comme les membres de cette assembl�e le savent, si la mise en œuvre des engagements collectifs pris � Santiago va bon train, par contre cela n’autorise pas la complaisance. � la faveur d’un dialogue et d’une action collective, les Sommets des Am�riques ont contribu� � l’�panouissement de nos liens au niveau de l’h�misph�re. Il faut que la collaboration de nos institutions et de nos organisations h�misph�riques continuent d’�tre un �l�ment d�terminant de cette �quation. L’exp�rience ant�rieure montre qu’une coop�ration �troite entre les institutions interam�ricaines procurera des avantages tangibles. En sa qualit� de membre de la Tro�ka, le Canada attache un prix particulier au renforcement de cette coop�ration, et entend continuer � le faire.

En raison du chemin parcouru depuis Santiago, nous avons raison d’�prouver un sentiment d’accomplissement. Tous les secteurs du gouvernement ont �t� appel�s � participer au processus du Sommet des Am�riques. � titre d’exemple, les rencontres des ministres de l’�ducation, des Transports, de l’�nergie, des Finances, de la Justice et du Travail ont permis de chercher des solutions aux probl�mes h�misph�riques et d’accro�tre l’efficacit� des efforts d�ploy�s dans les dossiers r�gionaux. De la m�me fa�on, plus t�t au cours de ce mois � Toronto, pendant la cinqui�me r�union minist�rielle des ministres du Commerce, ces derniers ont convenu d’intensifier la poursuite des n�gociations sur la ZLEA et adopt� un train de mesures de grande port�e en mati�re de facilitation du commerce. T�moignant du bien-fond� du dialogue h�misph�rique amorc� dans le cadre du processus du Sommet, les ministres se sont �galement entendus sur une orientation commune en ce qui concerne les subventions � l’exportation dans le secteur de l’agriculture en vue des n�gociations � l’OMC qui s’amorceront � Seattle en d�cembre prochain. De plus, soucieux de la transparence et de l’ouverture des travaux, comme de la n�cessit� de faire participer les citoyens, vingt-deux des ministres et vice-ministres pr�sents � la r�union sur la ZLEA ont rencontr� un nombre repr�sentatif de porte-parole d’organisations de la soci�t� civile de toutes les Am�riques.

Comme vous le savez, le Canada pr�conise l’int�gration des perspectives en mati�re de s�curit� humaine � l’ordre du jour interam�ricain. Nos partenaires de l’h�misph�re ont accueilli favorablement cette approche ax�e sur l’individu, que ce soit dans le contexte du Sommet ou dans d’autres domaines, notamment en ce qui a trait � l’OEA. En t�moignent, pour ne citer que quelques exemples, l’entr�e en vigueur de la Convention interam�ricaine sur la corruption; l’adoption du m�canisme multilat�ral d'�valuation dans la lutte antidrogue; l’esprit d’initiative au sein de l’h�misph�re pendant le processus d’Ottawa, qui a conduit � l’interdiction des mines antipersonnel; l’organisation de la deuxi�me Conf�rence interam�ricaine sur le terrorisme et, dans son prolongement, la cr�ation du Comit� interam�ricain sur le terrorisme. Le Canada se f�licite en outre que l’on se penche sur le probl�me des enfants soldats et des enfants touch�s par la guerre dans les forums h�misph�riques.

Nous avons �galement marqu� des progr�s consid�rables dans d’autres domaines auxquels il est fait r�f�rence dans le Plan d’action de Santiago. Aujourd’hui, nous aurons l’occasion d’examiner le progr�s accompli dans six d’entre eux : le renforcement des administrations municipales et r�gionales; l’instauration d’un climat de confiance et de s�curit� entre les �tats; la science et la technologie; la coop�ration r�gionale dans le secteur de l’�nergie; les mesures pour favoriser la cr�ation de micro-entreprises ainsi que de petites et moyennes entreprises; la situation de la femme. Il est primordial de se pencher sur ces questions pour favoriser la d�mocratisation, encourager l’�quit� et contribuer au d�veloppement de l’infrastructure et au renforcement de la s�curit� dans l’h�misph�re.

Le Sommet des Am�riques n’est pas un �v�nement unique, mais s’inscrit dans un processus suivi de consultation, de n�gociation, de mise en œuvre et d’examen. Le Canada se r�jouit � l’id�e de poursuivre ces efforts et de travailler avec tous ses partenaires afin de promouvoir la coop�ration et le progr�s dans les dossiers qui rev�tent de l’importance pour l’h�misph�re. Il en va de m�me aussi bien pour la mise en œuvre et le suivi des engagements de Santiago que pour le d�but des pr�paratifs en vue du Sommet qui se tiendra dans la ville de Qu�bec en 2001.

Pour ce faire, nous devrons poursuivre notre propre analyse critique du processus du Sommet de fa�on � am�liorer l’efficacit� des forums et des outils d�j� � notre disposition. Il nous incombe de voir collectivement � ce que le GSS soit un organisme strat�gique, clairvoyant et ax� sur les r�sultats.

Dans le droit fil de la tradition institu�e par le Chili, le Canada collaborera avec le bureau des sommets de l’OEA pour assurer un haut niveau de transparence et la libre circulation de l’information entre les membres du GSS. Sous la direction de M. Jaime Aparicio, ce bureau a cr�� un site Web de grande qualit� renfermant une abondance de documents � l’intention des membres du GSS qui, par souci de s�curit�, est accessible au moyen d’un mot de passe. � titre d’exemple, les rapports de mise en œuvre des coordonnateurs responsables ont �t� diffus�s sur ce site pour permettre aux membres de se pr�parer et de se consulter avant cette r�union. Il s’agit d’un m�canisme particuli�rement utile qui fournira aux membres du GSS l’occasion d’examiner les documents longtemps avant la tenue de la r�union. De cette fa�on, nos discussions pourront porter davantage sur des questions strat�giques qui touchent � la proc�dure et au fond.

Le processus du Sommet des Am�riques procure d’importants avantages aux citoyens de l’h�misph�re, et continuera de le faire. � titre de pr�sident, nous devons veiller � ce que personne ne mette en doute sa cr�dibilit�. Il est possible de mettre en pratique quelques principes de base pour en assurer l’efficacit�, y compris l’�laboration d’un plan d’action bien cibl� pour l’h�misph�re. Ce plan peut en outre faire fond sur un solide partenariat avec les institutions financi�res internationales et les organisations r�gionales, conjugu� � une mise en œuvre, un suivi et des syst�mes d’�tablissement de rapport efficaces. Le Canada continuera d’encourager une participation judicieuse de la soci�t� civile � ce processus.

Pour ce qui est de l’avenir, nul doute que la physionomie de l’h�misph�re sera diff�rente en 2001 de ce qu’elle �tait en 1994, lors de la tenue du premier sommet, et m�me en 1998, � l’occasion du Sommet de Santiago. Le Sommet des Am�riques part du principe qu’il est important de faire progresser l’int�gration �conomique et de renforcer la d�mocratie. Nous devrons nous appliquer � poursuivre ces objectifs dans le contexte d’une convergence accrue des objectifs sociaux, �conomiques et politiques. En menant ce processus vers son aboutissement, nous devons nous employer � renforcer le principe de l’inclusion et � faire prendre conscience que l’�conomie mondiale comporte une finalit� humaine. Le d�fi de ce forum consistera � �tablir ensemble les objectifs que l’h�misph�re doit s’efforcer d’atteindre collectivement pour am�liorer les conditions de vie de ses citoyens et leur permettre de r�aliser leur potentiel.

Aujourd’hui, je serai heureux d’entendre votre point de vue sur ces th�mes et d’autres questions au cours de nos d�lib�rations et pendant le d�jeuner.

[SIRG/1999/XVII/tracker.htm][SIRG/1999/XVII/tracker.htm]