Commission spéciale sur la gestion des Sommets interaméricains

Rapport du Président sur les propositions et recommandations destinées au Groupe de suivi des Sommets des Amériques, faites lors de la réunion de la Commission spéciale sur la gestion des Sommets interaméricains de l'OÉA tenue le 7 novembre 2000

Présenté à la XXe réunion du Groupe de suivi des Sommets des Amériques célébrée du 28 au 30 novembre 2000,

au siège de la Banque interaméricaine de développement

Washington D.C.

1- Introduction

La Commission spéciale sur la gestion des Sommets interaméricains (CE/GCI) de l’Organisation des États Américains (OÉA) s’est réunie le 7 novembre 2000. Les États membres ainsi que des experts et des organisations de la société civile (OSC) du continent américain, invités à participer aux débats, ont discuté des questions liées au troisième pilier du Plan d’action du Troisième Sommet, "Réaliser le potentiel humain". Les experts et les OSC provenaient d'une variété d’États membres, représentatifs de la région.

Avant la réunion, la Présidence de la Commission a distribué un certain nombre de documents afin de stimuler la discussion, notamment: Thèmes du Sommet des Amériques 2001, la communauté des Amériques: Liens vitaux, Rapport du Président sur la réunion du 19 septembre, et Stratégie d’intégration de la parité hommes-femmes. La réunion a été retransmise intégralement sur l’Internet, grâce aux sites "Réseau d’information de l’OÉA" et "Sommet des Amériques", http://www.oas.org et http://www.summit-americas.org. La Présidence de la Commission a reçu par courrier électronique des commentaires provenant de la Fondation canadienne pour les Amériques, de CanElsa International Group, et de l’Institut interaméricain de l’enfance.

Le présent rapport constitue une synthèse des observations et recommandations faites par les représentants des États membres et des organisations de la société civile pendant la réunion.

2- Observations préliminaires

Dans ses observations préliminaires, le Président de la Commission, l’Ambassadeur Peter Boehm, a souligné les résultats positifs et constructifs de la dernière réunion de la CE/GCI qui s’est déroulée le 19 septembre 2000. Il a exprimé le désir de continuer à encourager la participation de la société civile aux activités de l’OÉA pour préparer le Sommet de Québec.

Le Président a résumé les diverses questions soulevées lors de la réunion du Groupe de suivi des Sommets des Amériques (GSS) qui a eu lieu à Québec les 2 et 3 octobre 2000. Cette réunion a marqué le lancement du processus de négociations en préparation pour le Troisième Sommet.

Le Président a ensuite accueilli avec intérêt les commentaires et propositions effectuées par les experts et les représentants des organisations de la société civile participant à la réunion de la CE/GCI. Il a noté que ces commentaires, relatifs au troisième pilier du Plan d’action "Réaliser le potentiel humain", seraient présentés à la prochaine réunion du GSS prévue à Washington du 28 au 30 novembre 2000. Il a également accueilli avec satisfaction les commentaires relatifs à la connectivité, question transversale qui sera également discutée à la prochaine réunion du GSS. Il a noté que ce concept devrait avoir une application pratique et a suggéré que des propositions soient faites dans ce sens. Ces propositions devront prendre en compte les différences économiques et les écarts de connaissances qui existent actuellement, les besoins spécifiques de chaque région et des groupes marginalisés, de même que l’opportunité de profiter des compétences techniques des institutions financières internationales et des programmes qu’elles ont mis en place.

Le Directeur du Bureau du suivi des Sommets à l’OÉA, M. Jaime Aparicio, a ensuite fait quelques observations préliminaires. Il a souligné que le concept "Réaliser le potentiel humain" réfère à la création de sociétés offrant des chances égales à tous leurs citoyens, sans exception. M. Aparicio a insisté sur le fait que lorsque les chefs d’État et de gouvernement se réuniront lors du prochain Sommet des Amériques, ils devront relever le défi d’adopter des propositions capables d'avoir un impact concret sur les populations et d'améliorer la vie de tous les habitants des Amériques. Il a fait valoir que des réformes qui portent fruits ne seront possibles que s’il existe une interaction constructive entre les organisations de la société civile et les acteurs politiques. M. Aparicio a noté qu'il y a eu une vague d’optimisme dans les années 80 en raison de la croissance économique observée dans de nombreux pays d’Amérique latine et des Caraïbes, mais que les inégalités sociales et économiques demeuraient un problème de taille. La démocratie n’a pas encore tenu ses promesses de prospérité et d’amélioration de la qualité de vie pour la majorité des citoyens de la région qui continuent d’être victimes d’injustice sociale, d’inégalités économiques, de discrimination et d’exclusion.

3. Propositions et observations des organisations de la société civile, des institutions internationales et des représentants des États membres

A Observations générales sur le pilier "Réaliser le potentiel humain"

- La démocratie doit permettre à chacun de bénéficier de chances égales et équitables d'épanouissement, afin d’accroître la participation de la population dans son ensemble. (Argentine)

- La consolidation de la démocratie dans le continent n’a pas nécessairement débouché sur la mise en place de principes démocratiques. La démocratie ne peut rien garantir en l’absence de dispositions matérielles concrètes et de la participation de la population. De même, l’éducation n’est pas une panacée aux problèmes du continent américain même si elle est un élément fondamental pour leur résolution. (Argentine)

- L’égalité des chances pour tous est un élément essentiel de la réalisation du potentiel humain. Le plus grand défi auquel est confronté le continent américain consiste à encourager les femmes, les enfants et les populations autochtones à participer à la vie politique. (Guatemala)

- Le troisième pilier du Plan d’action sous-estime les problèmes auxquels nous devons faire face, et ne met pas suffisamment l'emphase sur la sécurité et le développement. (Jamaïque)

- Parmi tous les défis sociaux présents dans le continent américain, la pauvreté et la répartition équitable des revenus sont les plus importants. Les questions inscrites à l’ordre du jour du Sommet de Québec devraient renforcer la capacité des gouvernements de la région à fournir des services sociaux de base et à améliorer leur contrat social avec les citoyens. (Fondation canadienne pour les Amériques)

- L’Agence interaméricaine pour la coopération et le développement appuiera la mise en œuvre du Sommet en mettant a profit ses connaissances, en ce qui a trait aux besoins de développement du continent américain et à la capacité des secteurs public et privé à y répondre. (Agence interaméricaine pour la coopération et le développement)

- Séparer certaines priorités du Sommet -telles que la parité et l'environnement- par piliers, dans le Plan d’action, mène à une division arbitraire des responsabilités, ce qui empêchera de mener une action intégrée sur ces questions. (Fondation canadienne pour les Amériques)

- Les premières priorités sociales du continent comprennent:

- La réforme du secteur social dans les domaines suivants: système fiscal, régimes de retraite, normes du travail et nouveaux secteurs informels dans la région.

- L’éducation: pendant le Sommet de Québec, les questions appelant une action concrète doivent déboucher sur des mesures allant au-delà des engagements de Santiago.

- L’environnement ne devrait pas être placé uniquement dans le pilier "Créer la prospérité" puisque l’environnement a un impact social plus large.

- Le lien entre la santé et l'environnement: l’eau et l’air purs devraient être des priorités.

- La connectivité et la diversité culturelle: pour ces problématiques, il reste à définir un plan d’action clair, bien délimité, pertinent et axé sur les résultats. (Fondation canadienne pour les Amériques)

B. Remarques spécifiques

Le renforcement de la participation de la société civile

- Les organisations de la société civile et les organisations non gouvernementales doivent être reconnues par les gouvernements. (Costa Rica)

- Il doit exister un respect mutuel entre les représentants des États et des gouvernements, et ceux des organisations de la société civile. (Honduras)

- Une démocratie où la société civile participe au processus de décision doit s’efforcer de coordonner les divers intérêts, les initiatives de développement, les responsabilités et les droits qui façonnent cette société. En regroupant les forces sociales et politiques, il sera possible d’améliorer le bien-être de nos communautés et d’éliminer les inégalités qui font obstacle à une intégration nationale, à une cohabitation démocratique et à une paix forte et durable. (Honduras)

- En ce qui concerne le renforcement de la société civile, les gouvernements devraient:

- Considérer les Organisations non-gouvernementales (ONG) comme des interlocuteurs crédibles pour concevoir et élaborer des politiques publiques;

- Créer et renforcer les liens institutionnels entre l’État et les ONG qui favorisent la réalisation d’actions concertées pour le bien de la société;

- Établir des mécanismes clairs et transparents pour assigner des ressources publiques aux organisations du secteur social. (Association CONCIENCIA-Argentine)

- Les gouvernements devraient établir de nouvelles relations entre l’État et les OSC, institutionnaliser le dialogue et créer des mécanismes permettant d’assurer un contact permanent sur les questions sectorielles. Les lois reconnaissant les droits des OSC devraient être appliquées pour assurer leur liberté de réunion. Des mécanismes devraient être mis en place pour fournir des sources de financement public et privé à l’appui des OSC et de leurs activités. Des mécanismes permettant aux OSC de suivre la mise en œuvre des mandats des Sommets devraient être créés. (Corporación Participa, Chili)

- L’OÉA devrait encourager ses États membres à considérer la société civile non pas comme un élément abstrait mais plutôt comme une composante fondamentale de son processus politique apte à contribuer au changement dans le continent américain. L’OÉA devrait encourager ses États membres à considérer la société civile comme étant formée de citoyens qui, une fois responsabilisés, peuvent devenir des agents de changement, agissant de manière responsable. Les OSC peuvent contribuer à l’élimination des inégalités sociales et à un changement plus ample de la société car elles peuvent exprimer, de manière simple et précise, les aspirations de la population. Le rôle des citoyens, en tant qu’acteurs politiques importants, doit être reconnu par les États membres de l’OÉA. (Murillo, Université des Andes - Colombie).

- Les OSC devraient pouvoir accéder plus rapidement aux documents de discussion pour les réunions: pour apporter une contribution constructive aux débats il faut disposer des informations pertinentes en temps opportun. (Fondation canadienne pour les Amériques)

- Les gouvernements devraient créer un cadre politique qui encourage la participation des citoyens et la diffusion efficace et opportune des dossiers et des informations détenus par les gouvernements. Le secteur public ne sait pas très bien comment considérer la participation de la société civile : au mieux il la considère comme un ennui, au pire comme une menace. (Transparency International)

L'éducation

- Au troisième cycle (universitaire), il n’y a pas suffisamment de places pour répondre à la demande des étudiants. (Antigua-et-Barbuda)

- Les barrières linguistiques ont conduit à un manque de communication entre les pays. Il est important d’encourager l’enseignement d’une langue seconde à l’école afin de promouvoir la croissance et la coopération régionales. (Antigua-et-Barbuda)

- La fuite des cerveaux est un phénomène de plus en plus présent et limite la réalisation du potentiel humain. (Argentine, Jamaïque, Antigua-et-Barbuda)

- Les États membres devraient appuyer une initiative visant à créer une Organisation panaméricaine de l’éducation (PAEO) qui existerait dans une forme cybernétique, ce qui éliminerait les aspects de logistique et d’infrastructure, habituellement coûteux. La PAEO serait utile au processus des Sommets. Elle pourrait aider à mesurer les progrès réalisés dans le domaine de l’éducation. (Antigua-et-Barbuda)

- Avant d’ajouter de nouveaux mandats relatifs à l’éducation, il faut évaluer ceux qui ont déjà été établis. Une analyse des objectifs doit être réalisée avant d’en créer de nouveaux. (Barbade)

- Le chômage et le sous-emploi constituent des obstacles importants à l’élimination de la pauvreté. L’éducation peut aider à éliminer ces contraintes; elle est donc essentielle pour l’éradication de la pauvreté. (Haïti)

- L’éducation doit avoir un but; elle doit œuvrer vers la transformation de la société en instaurant la responsabilité civique chez les citoyens. Vue dans cette optique, l’éducation peut aider à alléger le problème de l’exode des cerveaux. L’éducation doit également aider les individus à réaliser leur potentiel et leurs rêves, de sorte qu’ils puissent ensuite contribuer à résoudre les problèmes auxquels leur nation et leur région sont confrontées. (Haïti)

- Au sujet de la question de l’éducation à distance, l’initiative EDSAT devrait être reconnue au Troisième Sommet des Amériques. L’Université des Indes Occidentales offre un exemple d’éducation à distance couronnée de succès. (Jamaïque)

- Les mandats relatifs à l’éducation ne peuvent être mis en œuvre si des efforts collectifs ne sont déployés. Le continent américain doit établir activement des points de référence. En plus de cette activité, il importe de reconnaître, au niveau des ressources et de l’infrastructure, des problèmes systémiques qui empêchent la mise en œuvre de certains mandats. (Jamaïque)

- L’éducation est un volet fondamental du Troisième Sommet des Amériques. Tous les participants doivent utiliser leur pouvoir politique pour continuer la mise en œuvre des mandats relatifs à l’éducation issus du Sommet de Santiago (1998), et il faudrait réitérer les objectifs en matière d’éducation au cours du Troisième Sommet qui se tiendra à Québec. (Mexique, Haïti)

- Le Deuxième Sommet a fixé des objectifs ambitieux en matière d’éducation : le continent américain devrait continuer d’être fermement engagé en faveur des questions suivantes:

- Qualité de l’éducation

- Éducation continue

- Participation de tous les acteurs à l’éducation

- Nouveaux défis de la mondialisation pour l’éducation

(Mexique)

- Au sujet des mandats en matière d’éducation adoptés aux Premier et Deuxième Sommets des Amériques, les trois objectifs et les onze recommandations établis étaient faibles. En essayant de traiter plusieurs questions liées à l’éducation sans disposer des ressources nécessaires à la réalisation de progrès dans tous ces domaines, ces recommandations sont allées trop loin. En même temps, ces recommandations n’ont pas été suffisamment approfondies:

- elles n’ont pas ciblé les problèmes d’ordre éducatif les plus importants auxquels le continent américain est actuellement confronté, notamment les questions de qualité, d’équité et d’efficacité;

- elles ont établi très peu de points de référence, d’où la difficulté de mesurer les progrès réalisés dans chaque pays;

- elles n’ont pas pleinement tiré parti des possibilités d’une véritable action collective dans le domaine de l’éducation, aux niveaux régional ou national.

Ces questions devraient être traitées au cours du Troisième Sommet des Amériques car la majorité des pays de l’Amérique latine et des Caraïbes ne réaliseront pas la plupart des objectifs fixés lors des deux premiers Sommets. (PREAL - Dialogue interaméricain)

- Suite à un processus de consultation réalisé par le Forum de convergence nationale du Honduras, on a tiré quelques conclusions au sujet de la nécessité de réformer l’éducation en termes de qualité, de couverture et de justice sociale dans l’éducation.

- La réforme de l’éducation n’est possible qu’avec l’établissement d’institutions stables et professionnelles.

- Pour le Troisième Sommet, il faudra se pencher de nouveau sur la question de l’éducation dans le Plan d’action afin de mieux l’harmoniser avec les actions menées à courte et longue échéances, qui sont requises pour transformer l’éducation.

(Fondation Démocratie et développement du Honduras - Honduras)

- Les gouvernements devraient s’engager à établir des normes applicables à l’échelle régionale pour les mathématiques, la science et les langues, et à instituer un système d’examen à l’échelle régionale pour mesurer et comparer les progrès réalisés. (PREAL - Dialogue interaméricain)

- La réforme de l’éducation est nécessaire dans la région. L’éducation doit avoir un but, celui de donner aux jeunes une formation en vue de trouver un emploi. (Fondation internationale des jeunes - Organisation Esquel, Équateur)

- Il est indispensable de renforcer la préparation et la formation des professeurs. Les universités canadiennes apportent une importante contribution au développement social et économique des Amériques, et il faudrait promouvoir une coopération encore plus large. Les

échanges au niveau des étudiants devraient être appuyés entre le Canada et l’Amérique latine afin d’aider les régions à mieux se comprendre. (Association des universités et collèges du Canada)

L'éducation pour la démocratie

- La solidarité est nécessaire, et elle fait défaut sur les plans interne et externe dans la région. Il faut s'occuper de ce manque de solidarité, comme on l’a fait pour les valeurs et institutions démocratiques. (Argentine).

- La corruption est un problème sur lequel on doit également mettre l’accent au cours du prochain Sommet, car elle sape les valeurs fondamentales qui sont indispensables au futur développement démocratique. (Argentine)

- Il ne peut pas y avoir de responsabilité civique sans une culture civique fondée sur la démocratie. L’éducation pour la démocratie est un mandat clé du Sommet. (Équateur)

- En ce qui concerne la question de l’éducation pour la démocratie, les gouvernements devraient:

- Appuyer et promouvoir un programme d’études comportant des cours qui aident à former des citoyens fidèles aux principes démocratiques;

- Incorporer des organisations de la société civile qui, en raison de leurs expériences, peuvent de concert avec le secteur public de l’éducation aider au développement et à la mise en œuvre de la réforme de l’éducation. (Association CONCIENCIA-Argentine)

 

- Pour renforcer la démocratie, il faut encourager un nouveau type de civisme – un civisme qui implique des citoyens engagés et participatifs. Cette initiative peut être facilitée par l’enseignement de valeurs civiques et l’organisation de programmes de formation de dirigeants démocratiques. (Fondation internationale des jeunes - Organisation Esquel, Équateur)

La jeunesse

- Dans les Amériques, la jeunesse vit de plus en plus dans la pauvreté. Elle est en outre marginalisée et vit dans l’exclusion. Les systèmes d’éducation actuels ne fournissent aux jeunes ni les ressources ni les outils qui leur sont nécessaires pour réussir. (Fondation internationale de la jeunesse - Organisation Esquel, Équateur)

- Le financement (crédit, capital à risque et assistance technique) est nécessaire pour la création et le développement de projets et programmes à l’intention de la jeunesse. (Boris Cornejo Castro, Fondation internationale de la jeunesse - Organisation Esquel, Équateur)

- L’agenda commun des Amériques, qui comprend la consolidation de la démocratie, l’élimination de la pauvreté et de la discrimination ainsi que l’élargissement des possibilités économiques, inclut nécessairement la santé, le bien-être, la protection, l’éducation et la participation des enfants et des jeunes. (Institut interaméricain de l’enfance)

- Dans le cadre du troisième pilier du Plan d’action destiné au troisième Sommet des Amériques:

- Des questions se rapportant aux enfants devraient être intégrées dans les programmes des organismes interaméricains et des organes de l’OÉA.

- En ce qui concerne la société civile et de la démocratie, il importe d'envisager le renforcement de la culture démocratique et la participation des enfants et des jeunes.

- Au sujet des droits de la personne - des normes relatives aux droits de la personne qui favorisent les enfants et les femmes doivent être ratifiées et appliquées. Il faut défendre et promouvoir les principes établis par la Convention sur les droits des enfants en ce qui concerne la participation des enfants aux domaines qui les touchent de près.

- En ce qui concerne la sécurité humaine, il importe de définir la protection des enfants et des jeunes en endossant la cinquième Réunion ministérielle des Amériques sur l’enfance et la politique sociale dans les Amériques. L’Institut interaméricain de l’enfance et l’OPS devraient être désignés comme les organes consultatifs techniques officiels sur les questions relatives aux enfants pour les Troisième et futurs Sommets des Amériques.

- En ce qui concerne l’investissement social, l’accent doit être placé sur les secteurs qui favorisent le développement des enfants et des familles. (Institut interaméricain de l’enfance)

- La jeunesse doit devenir une priorité dans la politique publique. Le fait de fournir aux jeunes les outils pour construire leur propre avenir leur permettra d'être en mesure d’œuvrer pour le développement de la région. Il est indispensable de reconnaître la jeunesse comme un secteur important lorsque les efforts sont orientés vers le plein épanouissement du potentiel humain. (Young Americas Business Trust)

Les femmes

- À plusieurs égards, les femmes jouent le rôle le plus important dans l’amélioration de la santé et de la nutrition de leurs enfants: les investissements dans l’éducation, la nutrition et la santé des femmes ont un énorme effet multiplicateur. (CanElsa International Group)

- Il est nécessaire d’allouer des fonds pour habiliter les femmes à entreprendre différentes activités, telles les micro-entreprises. (CanElsa International Group)

- Un objectif majeur pour tous les pays doit être d'aider à l’amélioration de la capacité de produire des revenus durables, de sorte que les collectivités pauvres puissent devenir autonomes. Les programmes d’assistance peuvent être efficaces s’ils sont basés sur les structures communautaires existantes. Fort souvent, les femmes jouent un grand rôle dans ces structures et peuvent contribuer à l’amélioration de leurs vies et de celles d’autres membres de leurs communautés si on leur donne les ressources nécessaires. (CanElsa International Group)

Les populations autochtones

- Il faut organiser et entretenir un dialogue au sujet de l’exclusion traditionnelle des populations autochtones. Pour prendre des mesures contre la discrimination, la région doit encourager les initiatives en faveur des groupes non suffisamment représentés. Il importe de poursuivre les démarches pour une prompte adoption de la Déclaration américaine des droits des populations autochtones. (Guatemala)

- Le dossier autochtone est important dans la région et tout particulièrement au Guatemala. Il est nécessaire que les organisations autochtones soient renforcées et soient mieux représentées. Il faut encourager les discussions concernant les manifestations culturelles, sociales et politiques des autochtones. Les pays doivent trouver un moyen d'incorporer au niveau national les revendications des populations autochtones et ne pas les limiter à un niveau ethnique et restrictif. (Instituto de Investigación y Autoformación Política – Guatemala)

La lutte contre la discrimination

- L’élimination de l’oppression des personnes de descendance africaine a été préconisée par les gouvernements, et cette question doit être traitée au Troisième Sommet des Amériques. (Antigua-et-Barbuda)

- Il est impossible d’arriver à un véritable développement et de réaliser totalement le potentiel humain si des instruments implicites et explicites de l’organisation sociale encouragent la discrimination envers un certain groupe de personnes. En ce qui concerne les personnes de descendance africaine, les recommandations suivantes sont formulées à l’intention du Plan d’action du prochain Sommet des Amériques:

- Mentionner spécifiquement les personnes de descendance africaine dans les textes du Sommet.

- Incorporer la race et l’ethnie parmi les critères de recensements et d'enquêtes sur les ménages pour mesurer les changements et les progrès.

- Mettre au point des mécanismes appropriés afin que les populations de descendance africaine bénéficient du Plan d’action, de sa mise en œuvre et de son suivi.

- Appuyer et stimuler, au moyen de programmes et de politiques, la création d’une société civile indépendante et durable parmi la population noire.

- Dans le cadre de l’OÉA, œuvrer en faveur de l’adoption d’une Déclaration des droits des personnes de descendance africaine.

- Instituer des réformes de l’éducation qui établissent des normes élevées relatives à la diversité culturelle et ethnique. (Michael Franklin, Organisation des Africains dans les Amériques)

La santé

- Sans la santé et les soins de santé, il est impossible de réaliser le potentiel humain, de renforcer la démocratie et de créer la prospérité. Des objectifs et mesures doivent être définis pour améliorer la situation sanitaire. Ces mesures doivent être recherchées collectivement par les pays de la région. Des efforts régionaux collectifs doivent être déployés pour défendre des objectifs communs comme l’éradication des maladies. (OPS)

L'environnement

- L’éducation en matière d’environnement n’a pas été transversale, et par conséquent n’a pas imprégné tous les domaines, ce qui a eu une incidence négative sur notre conception de l’histoire, de la géographie et de notre société dans son ensemble. L’éducation en matière d’environnement est une composante cruciale de l’éducation et doit préparer les populations à un mode de vie stable et sécuritaire. (AGAPAN – Brésil)

- On ne dispose pas suffisamment de renseignements au sujet de certaines pratiques, telles le recyclage et la production d’organismes génétiquement modifiés. Ces organismes peuvent être dangereux si la conscience sociale fait défaut aux savants dans leurs recherches. Le développement des citoyens concerne aussi l'adoption d'une nouvelle conception de la production, de l’emballage et de la consommation des produits. On ne peut plus faire abstraction d'une approche environnementale au mode de vie. (AGAPAN - Brésil)

- Le manque de solidarité et une apathie accrue des citoyens favorisent la disparition de la fierté qu’ils devraient attacher à leur culture et à leur pays. Sans cette fierté, la conservation et la préservation du pays et de ses ressources sont gravement menacées. (AGAPAN – Brésil)

L'agriculture

- Des politiques agraires sont nécessaires et doivent figurer dans le Plan d’action. (Costa Rica)

- Le continent américain dans son ensemble doit faire face aux problèmes que présente la croissance de la population et de la pauvreté dans la région. La nécessité d’alimenter les populations et de protéger les environnements ruraux est plus urgente que jamais. (Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture)

- L’agriculture et la vie rurale doivent faire l’objet d'une grande attention durant le Troisième Sommet des Amériques. Ce sont dans ces secteurs que la pauvreté et les inégalités atteignent les niveaux les plus élevés. L’Institut interaméricain de coopération pour l'agriculture (IICA) œuvre vers la mise au point d’un réseau coordonné de personnes et de groupes de la région évoluant dans le domaine agricole, qui ferait connaître ses opinions à l’intention du prochain Sommet et constituerait un mécanisme pour une mise en œuvre efficace des mandats de ce Sommet. (Institut interaméricain de coopération pour l’agriculture)

La criminalité et la violence

- Des efforts doivent être déployés au niveau communautaire pour réduire la violence dans les Amériques, tout particulièrement la violence envers les femmes. (Antigua-et-Barbuda)

- Les mesures de contrôle de la violence tels qu'appliquées à l’heure actuelle manquent d’efficacité, et le besoin se fait sentir pour des stratégies de prévention plutôt que des mesures répressives traditionnelles de lutte contre le crime. Les dirigeants doivent accorder une très grande attention à la prévention du crime, à la diffusion des informations sur les stratégies de prévention efficaces, et à la mise en place des initiatives de prévention qui ciblent les citoyens au niveau des collectivités. Les leaders des Sommets doivent établir un centre anti-violence pour la diffusion d'informations qui aideraient à combattre la violence et le crime. Il importe également d'établir un réseau régional qui aidera à définir et à coordonner la politique anti-violence à travers les frontières nationales. (Coalition interaméricaine pour la protection contre la violence)

La connectivité

- La technologie remplira à l’avenir un rôle crucial dans le développement. Les technologies de l’information doivent être largement diffusées pour éliminer le "gap technologique" [l'écart entre ceux qui possèdent et ceux qui ne possèdent pas les nouvelles techniques]. (Antigua-et-Barbuda)

- La connectivité pourrait jouer un rôle important dans le processus du Sommet: la propagation des idées peut être améliorée grâce à une diffusion électronique facilitée. Les sites Internet peuvent être des sources d’information utiles et peuvent également être un excellent outil qui permet d’établir la responsabilité des gouvernements. Toutefois, il faut traiter les sujets suivants: insuffisance des possibilités de participation du public, accès inadéquat aux ressources technologiques et carence de documents publiés. (Transparency International)

- Ce qui manque à l’heure actuelle, c’est la volonté politique de rendre possibles les liens essentiels. Le manque de volonté de la part du secteur public de fournir la technologie est inquiétant. L’Internet pourrait être un excellent outil pour la publication des documents et la diffusion des informations sur les pratiques technologiques optimales et les progrès réalisés dans chaque pays. La consultation avec le secteur privé et les organisations de la société civile améliorerait ces publications. (Transparency International)

- La passation des contrats publics doit être plus transparente. Cet objectif d’une transparence accrue pourrait être réalisé au moyen de la technologie. (Transparency International)

- Il importe d'établir des liens vitaux entre les organismes interaméricains, les chercheurs, les organisations de la société civile et les organisations internationales au moyen d’une plate-forme Internet (un réseau interaméricain d’organismes consacrés aux enfants) pour des questions comme les enfants dans le marché du travail, les enfants touchés par la violence, les enfants affectés par l’abus des drogues, les enfants de la rue et les enfants handicapés. (Institut interaméricain de l’enfance)

- Les projets liés à la connectivité ont un énorme potentiel pour fournir des ressources de formation et d’information, ainsi que pour la présence d'un réseau efficace dans toute la région. (Young Americas Business Trust)

- Les ressources des gouvernements ne doivent pas être consacrées à la distribution des technologies de l’information et des communications (ICT), car de toutes façons l’emprise de la technologie prend de l’ampleur malgré l’absence d’aide publique. L’attention des gouvernements ne doit pas être détournée des besoins sociaux fondamentaux en faveur de celle de la connectivité. (Fondation canadienne pour les Amériques)

4. Conclusion

En clôturant la réunion, le Président s’est engagé à faire rapport à la prochaine réunion du Groupe de suivi des Sommets des Amériques (GSS) sur les délibérations de la Commission spéciale sur la gestion des Sommets interaméricains. Il a félicité les participants pour leurs contributions constructives, et a souligné l’importance de la réunion consultative que Corporación Participa, Fundación Esquel et FOCAL tiendront conjointement à Miami les 19 et 20 janvier 2001. Cette réunion rassemblera plusieurs organisations de la société civile ainsi que des représentants gouvernementaux pour une discussion approfondie sur les priorités du Sommet.

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